Première nuit. ((Koizumi Omi & Kurokawa Senri))

Il devait être au alentour des 1:00 du matin, et comme souvent, les cauchemars du passé avaient réveillé encore et encore Senri. Impossible pour lui de se rendormir, il décida de se lever, en faisant attention de ne pas réveiller sa collocataire, et sorti faire un tour dans le couloir. Un silence pesant, peut-être même trop pesant pour le jeune Senri.
Cette nuit-là, son cauchemar c'était concentré sur la mort de sa mère. Il revoyait inlasablement les coups que lui infliger son tordu de père. Et le sang... Les bris de verre de la veille, et a leurs coté, le corps sans vie de sa tendre mère. Elle n'avait vraiment pas mérité une telle fin, pas elle qui a voué sa vie a l'éducation de son fils, passer des heures en cuisine pour mijoté de bons petits plats a ces hommes... Et pourtant, c'était comme inévitable.
Revenons à nos moutons, Senri avait enfiler sa chemise blanche, et son jean délavé, et déambuler donc dans le couloir, susurant la berçeuse de son enfance. L'époque ou tout aller encore bien...
Il s'assit entre 2 portes de chambre, il ne savait pas trop qui était là, mais faisait son possible pour ne pas faire trop de bruit, et laisser donc les autres dormir, si eux y arrivaient aussi...

Le sommeil était impossible à trouver. Encore une crise d'insomnie ? On dirait bien... En tout cas, elle avait profité de ce temps pour travailler un peu. Autant utiliser de son temps libre pour faire quelque chose d'utile. Mais au bout d’un moment, elle devait bien aller s’aérer l’esprit. Alors elle referma ses carnets de compte, ainsi que son ordinateur portable, n’oubliant pas d’enregistrer son fichier au préalable. C’était plus prudent que de débrancher d’un coup sec, ni même de prendre la peine de veiller à ce que tout son travail soit enregistré. Ce serait du gâchis d’avoir travaillé pour rien…

Elle se leva de son bureau et s’habilla, troquant son pyjama pour un jean et un tee-shirt. Il faisait bon dans sa chambre, comme à chaque nuit. Sa chambre chauffait bien, et son côté animal résistait un peu plus que la normale des humains, aux températures, surtout frileuses. L’androgyne garda son corps masculin, l’ayant gardé car elle avait dormi torse nu pour une fois. Elle devrait penser à vérifier si les tuyaux ne surchauffaient pas, ou tout simplement son pc en fait.

Sortant de la chambre, elle sentit une odeur nouvelle. Tiens ? Quelqu’un était debout aussi. La louve tourna la tête et haussa un sourcil, voyant la silhouette parfaitement distincte. Elle s’approcha, après avoir fermé sa porte.

« Insomnie ? »

Ou peut-être avait-il simplement faim ? Ou envie de prendre l’air ? Les gens étaient libres, c'était bien certain. Mais Omi était juste un peu curieuse. Et puis, après tout, c'était son rôle de savoir ce qu'il se passait par ici, surtout parmi les siens.

Insomnie ?

O-Oui...

Kurokawa Senri... J-Je viens d'arriver...

Omi haussa un sourcil devant sa réaction. Lui aurait-elle fait peur ? Pourtant, elle n'avait pas parlé de façon agressive... Ou alors, peut-être était-il tout simplement du genre peureux ? Ou alors très timide, voire trop ? Il lui répondit et elle eut un petit sourire compatissant. C'était vraiment ignoble d'avoir des insomnies. On ne dormait pas, on y arrivait pas, et on ne pouvait pas récupérer ou alors on finissait décalé.

« J'te comprends. »

Dans le sens où elle compatissait avec son insomnie.

Tiens ? Il se présentait ? Bon, c'était plutôt elle qui n'était pas logique d'en être étonnée. Un petit nouveau en plus. Il devait être tout récent pour qu'elle n'en ait pas entendu parler. Ou alors, elle devait être trop occupée, ou Oni avait du l'être aussi.

« Koizumi Omi. Et... je suis là depuis presque le début. »

Elle était l'une des plus anciennes résidentes de cet endroit. L'androgyne était arrivée pratiquement peu de temps après l'ouverture de cet institut.

« En fait, je suis le Roi des Yowai. »

Elle lui avait dit pour qu'il sache qu'il pouvait s'adresser à elle s'il avait un problème. C'était son rôle après tout, et elle voulait le mener à bien, pour que jamais cette époque de tortures et de destructions ne revienne.

« Tu te plais ici ? Ta chambre te convient ? Et ton ou ta Tsuyoi ne te pose pas de problème ? »

Koizumi Omi. Et... je suis là depuis presque le début.

En fait, je suis le Roi des Yowai.

Tu te plais ici ? Ta chambre te convient ? Et ton ou ta Tsuyoi ne te pose pas de problème ?

Je me plais beaucoup ici... Je préfère être ici qu'avec ce bourreau, et je ne connais pas encore très bien ma collocataire de chambre, mais cela me convient... Et je n'ai pas encore été nommé pour un Tsuyoi... M-Majesté...

Je vous ai dérangé dans votre sommeil ?

Il semblait un peu perdu. Mais surtout, il avait eu l'air très étonné en apprenant que Omi était le Roi des Yowais. Bon, d'accord, quand on dit Roi, on doit sans doute penser à quelqu'un qui a une prestance folle et tout ce genre de choses, et non quelqu'un qui ressemble à n'importe qui et qui est capable de sourire. Mais elle n'était pas Ryu.

Elle écouta sa réponse, hochant la tête. Un bourreau ? Elle se demandait de qui il parlait... Mais mieux valait ne pas en parler, du moins, pas maintenant. Peut-être une autre fois.

« Qui est ta colocataire ? Je la connais peut-être. »

Omi ne savait pas qui partageait sa chambre avec qui. Et puis, bon, s'il y avait des problèmes, ils étaient assez grand pour les régler entre eux. Sauf si ça allait trop loin...

C'était normal qu'il n'ait pas de Tsuyoi, ça ne l'étonnait même pas en fait. Elle en eut un petit sourire amusé, en pensant à la cause de cette absence de Tsuyoi. Les Yowai les avaient presque exterminés... En même temps, de simples humains qui se battent contre des démons ? Ils n'ont que peu de chances. Elle grimaça, serrant les dents en fermant les yeux.

« Pas de Majesté, s'il te plait. Appelle-moi Omi. Ou Koizumi, si tu trouves que m’appeler par mon prénom est trop familier. Pareil pour le vouvoiement. Je préfère que tu me dises tu, mais si c'est trop familier, tant pis. »

Elle posa sa main sur son épaule, pour l'obliger à se redresser. Elle n'aimait pas ça non plus, qu'on s'incline devant elle. Elle avait l'impression qu'on la prenait pour meilleure qu'elle n'était.

« Te comportes pas comme ça. Ce titre ne sert qu'à définir un rôle et des responsabilités. On est pas à l'époque du moyen-âge en Europe, où le Roi avait tous les droits et que le reste devait être soumis totalement. Je ne demande que du respect entre les Yowais. »

L'androgyne eut un petit sourire.

« Et ne t'inquiète pas, tu ne m'as pas réveillée. Je faisais aussi une crise d'insomnie. »

Qui est ta colocataire ? Je la connais peut-être.

Hiko-san. Soejima Hiko-san.

Pas de Majesté, s'il te plait. Appelle-moi Omi. Ou Koizumi, si tu trouves que m’appeler par mon prénom est trop familier. Pareil pour le vouvoiement. Je préfère que tu me dises tu, mais si c'est trop familier, tant pis.

Te comportes pas comme ça. Ce titre ne sert qu'à définir un rôle et des responsabilités. On est pas à l'époque du moyen-âge en Europe, où le Roi avait tous les droits et que le reste devait être soumis totalement. Je ne demande que du respect entre les Yowais.

Et ne t'inquiète pas, tu ne m'as pas réveillée. Je faisais aussi une crise d'insomnie.

J'espère que vous... T-Tu trouveras un moment, plus tard dans la nuit, pour v-te reposer, Koizumi-san.

Koizumi-san... T-Tu voulais surement aller t'occuper d'autre chose ?

Une chose surement plus importante qu'un petit nouveau dans le couloir...

Hiko ? Omi eut un petit rire, amusée. Ah elle le plaignait. Hiko n'était pas facile à vivre. Enfin, ça dépendant dans quel sens on le prenait. Elle était infernale oui, impossible à tenir en place, mais d'une excellente compagnie.

« Ah... Cette chère Hiko... Elle ne te mène pas la vie dure ? »

Mais vu l'apparence de ce garçon, elle ne devait pas le trouver à son goût. Il devait sans doute lui paraître trop innocent pour elle, pour pouvoir s'amuser avec lui. Alors il ne risquait rien, à part voir tout à coup cette femme devenir une tornade et être une véritable folle qui... en fait, Omi se demandait comment elle se comportait dans sa chambre. Quand elles étaient ensemble, c'était différent, du moins quand elles étaient dans une chambre.

« Je pense que tu vas être tranquille avec elle. Elle n'est pas du tout méchante, juste un peu envahissante et folle à lier. Mais t'en fais pas, t'es tombé sur une bonne coloc'. »

Elle hocha la tête, en souriant.

« Je pense qu'après avoir prit un peu l'air, ça ira mieux. Et pour toi aussi. »

Les autres dormaient paisiblement, sans doute, vu la tranquillité du couloir. Même si Omi se demandait si elle n'allait pas croiser la jeune vampire... Ca faisait un petit moment qu'elle ne l'avait pas vue d'ailleurs, elle se demandait comment elle allait.

Tournant le regard puis la tête vers Senri, elle eut un petit sourire, amusée. Non pas qu'elle se moquait, mais elle le trouvait amusant et un peu attendrissant.

« Roi n'est pas qu'un mot qui impose des règles et un statut. C'est une responsabilité. Et m'occuper de tous les Yowais, qu'ils soient nouveaux ou anciens, est une de mes responsabilités. Je n'ai pas mieux ni moins bien à faire. C'est mon boulot et je tiens à l'honorer. Je veillerai au bien-être des Yowai tant que je serai là. »

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Je pense qu'après avoir prit un peu l'air, ça ira mieux. Et pour toi aussi.

Roi n'est pas qu'un mot qui impose des règles et un statut. C'est une responsabilité. Et m'occuper de tous les Yowais, qu'ils soient nouveaux ou anciens, est une de mes responsabilités. Je n'ai pas mieux ni moins bien à faire. C'est mon boulot et je tiens à l'honorer. Je veillerai au bien-être des Yowai tant que je serai là.

"Je veillerai au bient-être des Yowai tant que je serai là."

Merci de veiller sur nous, Koizumi-san.

Est-ce que tu vas aller dehors, Koizumi-san? J-Je pourrais venir, moi aussi? Ou cela m'est-il interdit?

Elle allait encore lui dire d'arrêter de s'incliner, mais ses mots lui firent comprendre que ce geste n'avait aucun rapport avec son statut de Roi. C'était juste un remerciement pour son travail. Elle lui répondit alors par un sourire, hochant la tête légèrement.

« Je fais de mon mieux. »

Mais elle restait humaine quelque part, faillible et elle pouvait s'épuiser. Omi faisait son maximum pour que tout aille bien, quitte à réprimander même ses amis et leur faire comprendre qu'elle ne leur fera pas de traitement de faveur. Elle ne devait pas laisser passer le moindre crime, et se devait de juger de sa gravité. Bon, ce n'était pas elle qui décidait de la sentence, mais c'était elle, ainsi que la Reine, qui pouvaient juger si c'était un crime à mettre entre les mains du Fou ou non. Seul le Fou pouvait juger et donner une sentence. C'était un partage des pouvoirs en fait, pour éviter les abus. Qui ne serait pas tenté, s'il avait les pleins pouvoirs ?

L'androgyne remarqua qu'il... souffrait ? Quelque chose n'allait pas en tout cas. Elle haussa un sourcil, commençant à s'en inquiéter. Surtout en voyant les tâches de sang dans son dos.

« Je pense que oui, je vais aller profiter de l'air pur de l'extérieur. Et... Non tu peux pas venir, c'est réservé au Roi de se promener dehors. »

Elle eut un petit rire, amusée et posa sa main sur la tête de Senri.

« Je plaisante. Bien sûr que tu peux venir si tu veux. L'air n'appartient à personne, et pourquoi avoir des jardins si ce n'est pas pour en profiter ? Tu es libre de te promener où bon te semble, même s'il y a des endroits que je te conseillerais fortement d'éviter. »

Le jeune Roi tourna la tête vers la fenêtre. On voyait quelques points de lumière, tout au fond. C'était celles de la ville, Tokyo.

« Tu peux même aller t'aventurer à Tokyo. Mais ne montre pas que tu es... différent. Ici, c'est le seul endroit où nous pouvons être parfaitement nous-mêmes, où nous ne seront pas regardés bizarrement parce que nous avons un comportement ou des "problèmes" qui ne sont appréciés en société. »

Je pense que oui, je vais aller profiter de l'air pur de l'extérieur. Et... Non tu peux pas venir, c'est réservé au Roi de se promener dehors.

Je plaisante. Bien sûr que tu peux venir si tu veux. L'air n'appartient à personne, et pourquoi avoir des jardins si ce n'est pas pour en profiter ? Tu es libre de te promener où bon te semble, même s'il y a des endroits que je te conseillerais fortement d'éviter.

Tu peux même aller t'aventurer à Tokyo. Mais ne montre pas que tu es... différent. Ici, c'est le seul endroit où nous pouvons être parfaitement nous-mêmes, où nous ne seront pas regardés bizarrement parce que nous avons un comportement ou des "problèmes" qui ne sont appréciés en société.

Pour garder un secret, je suis très doué ! Alors je ferais mon possible pour parraître un homme comme les autres ! Et puis, si je peux sortir moi aussi... Cela t-te déranges si je viens avec... Toi?

Omi avait semble-t-il bien fait de préciser que c'était une blague. Il avait l'air de se sentir un peu comme... rejeté ? Peut-être avait-il été exclu par son passé ? Ca pourrait expliquer son anxiété lorsqu'il lui avait demandé s'il pouvait venir avec elle. Mais après leur petite discussion... enfin, surtout le monologue que la Louve avait fait, pour expliquer les choses.

Elle eut un petit sourire en l'écoutant répondre. Tant mieux s'il savait garder un secret. Ca lui éviterait des problèmes hors de ces murs. Les gens étaient cruels, lorsqu'on était différent... C'était la dure loi de ce monde impitoyable, et la raison pour laquelle les Yowai restaient ici. Ils auraient pu très bien, quand on y pensait, ils étaient libres à présent. Ils allaient à Tokyo, et pouvaient donc s'enfuir et ne jamais revenir. Alors pourquoi ne le faisaient-ils pas ? Parce qu'ici, c'était le seul endroit où ils étaient en sécurité, étrangement. Ils étaient maltraités, exploités, etc. mais ils restaient. Autrefois, ils étaient enfermés, comme de vulgaires cobayes. Maintenant, ils sont libres, toujours vus comme des cobayes, et pourtant ils restaient. Car ils avaient conscience de la réalité, ou tout simplement nulle part ailleurs où aller.

En repensant à tout ça, l'androgyne eut un petit soupir. C'était si vrai...

Mais elle sortit de ses pensées, en repensant à la question que lui avait posée Senri. Elle hocha la tête, avec un petit sourire au coin des lèvres.

« Bien sûr que tu peux sortir. Tu es libre. Tant que tu ne fais rien de mal, comme attaquer volontairement quelqu'un, tu peux faire ce que tu veux. Et je suis d'accord pour qu'on sorte ensemble. »

Bien sûr que tu peux sortir. Tu es libre. Tant que tu ne fais rien de mal, comme attaquer volontairement quelqu'un, tu peux faire ce que tu veux. Et je suis d'accord pour qu'on sorte ensemble.

On y va maintenant ? On doit passer par où pour sortir ?

Omi eut un petit rire amusé, en voyant la réaction de Senri. On aurait dit un petit enfant qui avait eu le cadeau de Noël dont il avait rêvé, ou bien qu'on lui offrait une glace tout simplement. Elle gardait un sourire, avant de lui caresser le haut du crâne, un peu comme un parent ou un grand frère ou une grande soeur.

« D'accord. Allons-y. »

Elle lui fit signe de la suivre. Marchant à travers les couloirs, elle lui indiqua le chemin, lui expliquant qu'il fallait juste suivre le couloir principal, et arriver au centre du domaine, là où était la vie en fait. Il fallait aller au grand hall, car c'était là que se situait l'unique porte. Enfin, il y en avait aussi une autre, mais tout au bout de chaque aile. En arrivant dans le hall, ils purent passer la porte principale, et sortir dans les jardins.

« Voilà. C'est le chemin le plus simple, et pratiquement le seul en fait. »

Il faisait bon cette nuit-là. Omi respira un grand coup, humant l'air frais.

« Alors... Où veux-tu aller ? »

Le domaine était grand, mais ils pouvaient très bien aller en ville. Même si Tokyo était assez lointaine.

Voilà. C'est le chemin le plus simple, et pratiquement le seul en fait.

Alors... Où veux-tu aller ?

Je sais pas trop... Il y a tant d'endroits où je souhaite aller... Et toi, Koizumi-san, tu as une idée ?

Un jour viendra où j'irais te venger... Puis j'irai là où tu demeures...

La Lune était splendide, toujours aussi merveilleuse et à admirer. Omi ne pouvait en détacher le regard. Elle resta un long moment à en contempler la beauté, les yeux à moitié clos. Elle sentait Cerbère l'admirer aussi. Ils aimaient tellement la nuit, surtout quand la Lune montrait sa présence et illuminait le monde de sa lumière blanche. Elle finit par sursauter légèrement, tirée de sa rêverie.

« Hein ? »

Ah oui ! Elle baissa le regard vers Senri.

« Ah ! Pardon. Eh bien... Je pense qu'on devrait rester dans le domaine. »

Elle montra ses pieds, qui étaient nus.

« Je doute que ça le fasse d'aller dans Tokyo avec... ben sans chaussures en fait. »

L'androgyne eut un petit sourire amusé, avant de mettre ses mains dans ses poches. Elle se mettait à chercher, par réflexe, une cigarette. Mais il n'y en avait pas... Bon bah tant pis. Elle ne fumera pas cette nuit. C'était peut-être mieux ainsi, de ne pas avoir de nicotine en plus dans le sang.

Elle fut étonnée par contre des paroles de Senri, mais aussi du ton qu'il avait employé. De qui parlait-il ? Et à qui s'adressait-il ? Cerbère sentait quelque chose d'étrange émaner du garçon. Elle décida de poser sa main sur l'épaule de Senri, le regardant avec calme, et une certaine douceur. Un peu comme un parent en fait.

« Ca va ? »

Ca va ?

Il a un peu plus de 10ans je crois, mon père a perdu son emploi. Il a ainsi sombré dans l'alcool et tout ce qui peut aller avec... La violence, en particulier. Si ma mère et moi n'avançions pas dans son sens... Autant elle que moi étions roués de coups. Des coups de bouteilles brisés.

Un matin, tout innocent, je me suis rendu dans le salon, et j'ai vu cet homme, en train de frapper ma mère. Il l'a battu jusqu'à la mort... Son sang partout dans la cuisine, il m'avait dit de ne dire a personne ce que je venais de voir, sous peine de finir comme elle.

Viendra un jour ou je le tuerait de mes mains ! En le faisant encore plus souffrir qu'il n'a pu faire souffrir ma mère !

Il se lança dans un véritable récit, entrecoupant ses paroles d'actes. Omi restait parfaitement attentive à tout ce qu'il disait et faisait. Son dos était terriblement marqué... On voyait des cicatrices plus anciennes que d'autres. Son histoire était vraiment triste... A croire qu'il n'y avait jamais d'enfance heureuse. Celle de Senri n'était pas du tout à envier. elle de sa belle Tsuyoi, Jyou, ne l'était pas non plus... Et même sa propre enfance n'était pas du tout agréable.

Elle tendit le bras, et le fit venir contre elle, l'enlaçant doucement. Sa main sur le crâne de cet... enfant ? Oui, car il en était un peu un, en apparence et vu quelques-uns de ses comportements en tout cas. Mais il avait aussi quelque chose d'adulte.

« La violence n'est pas la solution. Même si je suis très mal placée pour dire ça. »

La Louve était connue et réputée pour sa violence. C'était pour ça qu'elle avait un passé bien lourd ici, mais ce n'était pas le sujet. Là, c'était de Senri dont il fallait parler. C'était lui qui avait besoin de réconfort.

« Un jour, tu sauras trouver la façon de réclamer justice pour ta mère. Mais ne le fais pas sous le coup de la colère. Je doute qu'elle soit fière de toi si tu ne fais qu'une simple vengeance. Sois patient. La solution viendra à toi un jour, et tu pourras honorer la mémoire de ta mère comme il se doit. »

Elle lui fit remettre sa chemise, la lui reboutonnant tranquillement.

« Ne fonce pas tête baissée. Ca te desservira plus qu'autre chose. »

Le jeune Roi lui fit un petit sourire, afin de le rassurer. Elle voulait lui montrer qu'elle avait bien écouté tout ce que Senri avait dit, que ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

« Tu sais, la colère n'aide en rien. Sauf quand tu sais la maîtriser. Et vu ta façon d'être, tes changements quand elle est en toi, tu ne la maîtrises pas. Alors ne l'écoute pas. Tant que ce sera elle qui te dominera, ne l'écoute jamais. Le jour où ça sera toi qui dominera ta colère, tu pourras l'écouter. Mais en attendant, apprends à la maîtriser. »

Elle pointa le dos du jeune homme.

« Et va te faire soigner ces plaies dès que tu pourras. Elles saignent un peu trop, je trouve. »

La violence n'est pas la solution. Même si je suis très mal placée pour dire ça. Un jour, tu sauras trouver la façon de réclamer justice pour ta mère. Mais ne le fais pas sous le coup de la colère. Je doute qu'elle soit fière de toi si tu ne fais qu'une simple vengeance. Sois patient. La solution viendra à toi un jour, et tu pourras honorer la mémoire de ta mère comme il se doit.

Ne fonce pas tête baissée. Ca te desservira plus qu'autre chose.

Tu sais, la colère n'aide en rien. Sauf quand tu sais la maîtriser. Et vu ta façon d'être, tes changements quand elle est en toi, tu ne la maîtrises pas. Alors ne l'écoute pas. Tant que ce sera elle qui te dominera, ne l'écoute jamais. Le jour où ça sera toi qui dominera ta colère, tu pourras l'écouter. Mais en attendant, apprends à la maîtriser.

Et va te faire soigner ces plaies dès que tu pourras. Elles saignent un peu trop, je trouve.

Koizumi-san...

Je suis vraiment désolé... Je voulais pas te montrais ce côté... Je suis vraiment désolé.

Vraiment désolé... Vraiment...

Senri semblait vraiment affecté... Omi sentait que ça devait le tourmenter tout ça. Mais il ne devait pas agir sans avoir réfléchi avant. Elle continuait de le garder contre elle, cherchant à le réconforter.

« On a tous de mauvais côtés. »

Tous autant qu'ils étaient. Et pour être quittes, autant qu'elle lui montre ses propres cicatrices. Elles étaient moins fraîches que celles du jeune homme, et n'avaient pas la même histoire. Mais elle voulait lui montrer afin qu'il ne se sente plus seul.

Elle ôta son tee-shirt à son tour, dévoilant son torse masculin, mais surtout son dos, marqués de cicatrices. Certaines étaient des coups de griffes, vestiges de combats avec des animaux sauvages, ou simplement des jeux avec eux. Le dos, lui, était surtout marqué de coups de fouet, plus ou moins tranchants. Il y avait parfois quelques marques de lames blanches.

« Tu vois ? »

Elle remit son tee-shirt en place. Non pas qu'il faisait froid, mais ce n'était pas convenable de rester aussi peu vêtue, même sous sa forme d'homme, devant quelqu'un.

« Ne t'excuse pas. Tu n'as pas de quoi t'excuser, d'accord ? »

Omi lui fait un doux sourire, pour le rassurer. Il se prenait vraiment trop la tête...